Quelles sont les causes biologiques du vieillissement ?

Il y en a plusieurs, mais le principe derrière le vieillissement est basiquement que l’intégrité du corps humain (comme beaucoup de choses, d’ailleurs) ne va que dans un sens. Le principe d’entropie illustre très bien cette réaction. Plus le corps avance dans le temps, plus il est sujet à des interactions avec des systèmes extérieurs et plus il héberge d’interactions entre ses sous-systèmes. La somme de ces interactions ayant plus de chance d’apporter du désordre que de rapprocher le corps d’une configuration optimale, il est sensé que des années d’accumulation de ce désordre produisent des effets négatifs plus ou moins prévisibles pour le fonctionnement de celui-ci. Le fait que ces désordres soient bien souvent irréversibles accentue cette tendance.

On peut noter par exemple :

• Le vieillissement des organes du corps. Si nos organes disposent d’une capacité relative à se régénérer, celle-ci est limitée. L’obstruction ou la destruction d’alvéoles dans nos plumons plus rapidement que ceux-ci se réparent, par exemple, provoque une diminution de notre capacité respiratoire tant que la cause de ces altération est présente. L’encrassement de nos artères par du sucre ou du cholesterol diminue progressivement la capacité du coeur à recevoir et renvoyer du sang à travers le corps. Notre foie, une merveille en ce qui concerne la métabolisation d’une grande variété de molécules, a autant de responsabilités au regard de notre fonctionnement. Aussi incroyables qe soient ses capacités à se régénérer, un usage trop intensif de celui-ci peut troubler sa capacité de stockage et de transformation, comme dans le cas d’une trop grande consommation d’alcool. Le cerveau n’est pas en reste, les neurones n’ayant pas la capacité de se diviser par mytose, leur destruction est en elle-même réduit notre “flotte neuronale”. Les maladies neurodégénératives, telle qu’Alzheimer ou Parkinson, causent donc progressivement, lentement mais inexorablement, la perte de souvenir et de fonctions cognitives et motrices.
• Le vieillissement de l’ADN. Toutes nos cellules contiennent notre ADN. La plupart de nos cellules ayant une durée de vie bien inférieure à celle de notre corps, celles-ci se divisent régulièrement pour renouveler leur population, qu’il s’agisse de cellules sanguines ou de celles de nos organes. Cette division inclut la copie de l’ADN de la cellule afin qu’il se retrouve dans la nouvelle cellule. Toutefois, cette copie s’avère incapable de répliquer les nucléotides aux extrémités des chromosomes - qui sont les morceaux distincts d’ADN enroulés sur eux-même - provoquant une perte d’information à chaque nouvelle division. Parce qu’il s’agit d’une perte d’information, ce processus conduit à un raccourcissement progressif de l’ADN. L’évolution a pallié à ce problème grâce aux télomères, qui sont basiquement des portions d’ADN dont nous n’avons pas besoin placés aux extrémités des chromosomes De cette manière, les informations importantes à copier ne sont donc pas perdues. En revanche, les télomères ont une longueur et peuvent être entièrement perdus, causant la disparition de nucléotides dont nos cellules pourraient avoir besoin pour fonctionner correctement. Nous savons que la longueur de ces télomères n’est pas constante d’une personne à l’autre, et avoir des télomères de petite taille a été associé à certaines maladies liées au vieillissement. La télomérase est une enzyme provocant la régénération de ces télomères, sans laquelle une cellule meurt au bout de quelques dizaines de divisions. L’absence de cette enzyme a d’ailleurs été observée comme une condition au développement de cancers et tumeurs.

Voila pour la partie biologique. La biologie étant loin d’être mon point fort, je serais éternellement redevable à quiconque corrigera, dans son infinie bonté, d’éventuelles erreurs.

Maintenant, il y a aussi des raisons pour lesquelles notre corps commence à partir en morceaux à partir d’un certains temps, ce que nous appelons communément le vieillissement. Nos corps sont déterminés par notre ADN, lequel subi des changements au gré des cycles développement/reproduction, que l’on englobe sous le terme évolution. En effet, un observateur un minimum attentif remarquera des différences notables en terme de début de vieillissement d’une espèce d’être vivant à l’autre, et même d’un individu à l’autre au sein d’une même espèce. Notre ADN, en tant que plan pour la construction de notre corps, est déterminant en ce qui concerne la réaction de celui-ci face à divers phénomènes. L’évolution étant la succession des modification génétiques dans une lignée, dépendant donc principalement de la capacité de l’hôte à se reproduire, on comprendra qu’un ADN qui donnera un corps qui vieillira tard augmentera ses chances de reproduire cet ADN. La force opposée à ce principe est le coût. Créer des choses plus solides, ou en plus grande quantité pour plus facilement supporter des pertes, à un coût qu’il faut payer, notamment en nourriture et en temps. Et tous ces efforts vont dans l’eau en cas de mort avant la reproduction. En partant ce principe, le vieillissement d’un être vivant est comparable à son espérance de vie moyenne, viser au delà étant peu rentable.

Le vieillissement est donc tout simplement l’impact d’une variété d’effets sur un être vivant qui a dépassé sa période de reproduction optimisée.

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Source :  quora.fr

Par Loic Quaquelard