Une patiente de la polyclinique était déclarée cliniquement morte lundi matin. Elle s'est réveillée 14 heures plus tard au CHU de Bordeaux.
Yves Noël n'hésite pas à parler d' «un cas rare, extraordinaire». «C'est  du jamais vu», poursuit le directeur du
Polyclinique Bordeaux Nord à  propos du phénomène qui s'est déroulé lundi dans sa filiale de la  Polyclinique Bordeaux Rive droite, implantée à Lormont.
Domiciliée dans cette dernière commune, Lydia Paillard, 60 ans, se rend à  pieds, en compagnie de son époux, dans le service d'oncologie pour  subir une séance de chimiothérapie. A 9h10, elle reçoit une perfusion et  avale un comprimé. Son état se dégrade à une vitesse vertigineuse,  nausées, convulsions, perte de conscience, comme le constate un médecin  présent dans le service qui la dirige vers les urgences de la  polyclinique. Serge Paillard, l'un des fils de la patiente ne se  souvient pas de l'heure à laquelle son père l'a appelé au téléphone pour  lui annoncer que «maman a fait un malaise». «Le médecin urgentiste me  dit que ma mère a fait un accident cérébral, qu'elle était toute bleue  et dans le coma quand elle a été transférée aux urgences». Et il  poursuit: « Je sais que c'est dur ce que je vais vous dire, le pronostic  vital est engagé, avec tout qui s'est passé, elle ne pourra pas  revenir».
Serge Paillard entend alors «l'inentendable» : «Il me dit «il faudra  prendre une décision pour débrancher la machine». L'assistance  respiratoire. Serge , Sébastien, Michel, accouru de Poitiers ne s'y  résolvent pas. A 16h15, ils obtiennent satisfaction avec le transfert de  leur mère vers le CHU de Bordeaux, par le SAMU.
Sébastien se souvient de l'heure à laquelle il a appris le miracle.  «Nous étions au chevet de ma mère en fin d'après-midi et on nous avait  dit qu'elle présentait des signes encourageants d'un possible réveil et  surtout que le scanner n'avait rien détecté contrairement à ce qui nous  avait été dit à la polyclinique, raconte-t il. J'ai téléphoné au service  à 23h15, l'infirmière m'a dit qu'elle était réveillée et elle me l'a  passée au téléphone». Après quatorze heures d'absence totale, Lydia  Paillard, annoncée «cliniquement morte» par la polyclinique lormontaise,  confie alors à Sébastien «Ah qu'est ce que je suis bien, j'ai bien  dormi!».
Entre bonheur et colère 
Hier , les trois frères étaient partagés entre le bonheur de pouvoir  «partager des moments» avec leur mère dont ils savent que son état de  santé est très fragilisé par la colère. Ils disent leur incompréhension  de la part d'un établissement qu'il jugeait «jusqu'alors parfait» pour  une première pathologie, très lourde, ayant affecté en 2005 leur mère.  «Nous n'avons aucune compétence médicale mais on peut quand même se  demander s'il n'y a pas eu erreur sur le produit ou le dosage dans la  perfusion», s'interrogent les fils de Mme Paillard.
Il s'agit de Solupred 120 mg, Kytril, Azantac et par ailleurs d'un  comprimé de Polaramine, un antihistaminique. La perfusion a été stoppée  au bout de 5 minutes. «Réaction aux produits de la chimio'», avance  comme hypothèse Yves Noël, le patron du groupe notant que ses services  pratiquent des milliers d'actes similaires dans l'année.
Les enfants de Mme Paillard ont conscience de son état de fatigue  pouvant expliquer une vive réaction au traitement. Ce qui leur reste en  travers de la gorge, c'est le propos tenu par «le médecin affirmant une  mort cérébrale qui nous demande de signer une décharge pour débrancher  la machine». «On allait donner le permis de tuer notre mère», revient  inlassablement dans la bouche notamment de Sébastien Paillard.
«On s'est trompé» 
Yves Noël apporte un éclairage: «L'un des médecins qui a examiné et pris  en charge la patiente a 25 ans de pratique d'urgentisme et il  idientifié tous les signes d'une mort clinique. Ces deux médecins ont  recueilli des avis auprès de confrères». Le directeur affirme son  intention de réunir aujourd'hui les praticiens ayant eu affaire avec la  patiente pour tenter de comprendre «un cas rare, extraordinaire». Il  sera alors intéressant de vérifier si le diagnostic posé sur des signes  cliniques a été recoupé par un ou plusieurs électro-encéphalogramme.
Avait-il la platitude de la mort irréversible? Le patron de la  polyclinique évoque l'hypothèse d'«une crise d'épilepsie donnant les  apparences de la mort». Hier soir, Michel Paillard disait «attendre des  excuses». M.Noël l'a prévu, lui qui admet que l'«on s'est trompé». Est  -e que cela suffira à dissuader Sébastien Paillard de porter plainte ?
------------------------------------------ SOURCE: www.sudouest.fr

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