ZARKANZAR: La bonne presse traditionnelle et la perfide presse du Net

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La bonne presse traditionnelle et la perfide presse du Net

Depuis quelques semaines, un « vieux » débat a ressurgi. Celui de cette mauvaise presse Internet, en opposition avec cette vieille bonne presse traditionnelle. La source est toujours la même : nos chers dirigeants politiques. Après la fameuse affaire Hortefeux, qui avait déclenché une vague de déclarations anti-Net, voilà que l’affaire Woerth, déclenchée par le site Mediapart, a suscité des réactions quasi similaires.
L’histoire se répète et se ressemble. Internet, véritable plaie du monde devant la guerre, la famine, et les choux de Bruxelles mal cuisinés, est pointé du doigt pour avoir rapporté une fois de plus des informations gênantes. Les critiques ne sont évidemment pas énoncées de cette façon. On pointe ainsi du doigt la machine à calomnie que sont les médias sur Internet, et la façon hâtive dont en transforme un prévenu en coupable.

Non seulement, derrière ces critiques envers les médias sur Internet, on critique Internet dans sa globalité, mais de plus, on la compare bêtement avec la « bonne » presse traditionnelle (journaux papiers, télévisuels et radiophoniques).

Preuve d’une grande bêtise, car le contenant (Internet) n’a pas grande importance par rapport au contenu (l’information). Si Internet a pour avantage de pouvoir mêler écrit, audio, et vidéo, et que les contacts entre diverses sources et les journalistes sont probablement facilités, le reste n’a pas grand-chose à voir avec Internet et les « autres ».

 Mediapart a été créé il y a deux ans, et disponible exclusivement sur Internet, et son business-model est basé sur l’abonnement (sans publicité), tout comme Le Canard Enchaîné (qui est en plus vendu à l'unité). Mais si Mediapart est indépendant et n’appartient donc à aucun organe de presse, ses créateurs et contributeurs viennent tous de la presse traditionnelle, notamment de Libération et du Monde. Tout comme Rue89 d’ailleurs, ainsi que Bakchich et Arrêt sur Images. Même PC INpact compte un journaliste de cette presse écrite (Marc Rees a travaillé un temps au Virus Informatique).

La différence peut-être fondamentale avec les autres médias, c’est la vitesse de propagation. Alors que certaines informations très importantes publiées par exemple dans le Canard enchaîné ou Le Monde restent parfois confidentielles, sur Internet, tout va plus vite. Cette sorte d’emballement médiatique est parfois un défaut (notamment lors de la divulgation de fausses informations), mais c’est aussi une qualité immense. Grâce aux forums, aux réseaux sociaux, aux emails bien sûr et à bien d’autres façons de propager l’information, n’importe quelle information jugée comme importante par les journalistes et/ou les internautes (oui, il y a parfois (souvent ?) des différences) est rapidement relayée. Pour le malheur des personnes incriminées…

Mais revenons à ces fameux vilains médias d’Internet, qui propagent des calomnies et ne vérifient pas leurs informations, contrairement aux bons médias traditionnels. Faisons tout simplement deux petits rappels :
  • La fameuse vidéo de Brice Hortefeux a été publiée sur Internet en premier, mais a pour source la chaîne Public Sénat
  • La toute aussi fameuse vidéo de Nicolas Sarkozy insultant une personne lors du salon de l’agriculture a été publiée sur le site Internet du Parisien (le journal aurait bien eu du mal à la diffuser dans ses pages…)
Or bizarrement, Internet a été pointé du doigt, alors que les médias traditionnels en étaient la source. Le problème n’est donc ici pas une question de véracité ou non de l’information, mais sa propagation. C’est ce qui gêne semble-t-il certains…

On peut aussi faire d’autres rappels :
  • La fausse mort de Pascal Sevran a été divulguée sur Europe 1 (et pas par Wikipédia ou Twitter…)
  • Les fausses images de l’Assemblée Nationale lors d’Hadopi et LOPPSI ont été diffusées par TF1 (et révélées par PCI)
  • La fausse mort d’un enfant disparu (puis finalement retrouvé) a été diffusée par TF1 (et seulement TF1)
Curieusement, si ces trois évènements ont fait couler plus ou moins d’encres et de salives, aucune critique généralisée n’a été faite sur ces médias. Tout au plus, des critiques personnalisées (Jean- Pierre Elkabbach notamment).

Quand un débile modifie une page de Wikipédia (de façon malintentionnée ou non), ce dernier est vivement critiqué pour son fonctionnement, mais c’est Internet dans sa globalité qui est décrit comme une poubelle de l’information. Quand une rumeur (fausse ou non) se propage sur Twitter, ce sont les vilains internautes et le concept même de la liberté sur Internet qui est critiqué. Et quand un journaliste « pure player » du Web balance une information finalement erronée, c’est évidemment la faute… d’Internet. Pourquoi une telle différence de traitement entre les différents médias ? L’un serait-il plus gênant que l’autre ?


Quoi qu’il en soit, les médias sur Internet sont de plus en plus nombreux et prennent un poids plus important chaque jour, même si tout ceci reste fragile financièrement parlant.


Malgré les critiques parfois insultantes envers Mediapart, ce dernier a néanmoins pleinement profité de cette affaire, en enregistrant en à peine quelques semaines plusieurs milliers d’abonnés supplémentaires. En voulant décrédibiliser Mediapart et Internet en général, c’est peut-être finalement le résultat inverse qui arrive… Cela nous arrange.


La mission de la semaine.

 Votre mission sera de trouver un équivalent humoristique (et si possible geek, mais ce n’est pas obligatoire) aux fameux « tape CON, C.O.N. au 8614 sur ton téléphone portable, et tu sauras si t’es un gros con ou non ». À vos claviers. Comme d’habitude, il n’y a rien à gagner, hormis de s’amuser et s’occuper en ce beau ( ?) week-end.  
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  Par Nil Sanyas

SOURCE: www.pcinpact.com

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