On le savait déjà, le gouvernement de Poutine ne manque pas d'ambition. Cette fois-ci, c'est
au secteur du tourisme qu'il s'attaque.Depuis 2008, la Russie voit son nombre de touristes baisser. Même si les chiffres pour 2010 sont supérieurs à ceux de 2009, ils restent encore décevants comparés à ceux d'avant la crise financière.
Or, comme l'explique à Ria Novosti Grigory Antiufeïev, le président du comité touristique de Moscou, «le tourisme permet au budget de la ville d'augmenter de 7% par an, de créer des emplois et d'améliorer le niveau de vie des Moscovites».
Bref, que du positif. Pour sauver le tourisme en Russie, le gouvernement n'a donc pas hésité à investir près de 352 milliards de roubles, soit 8,5 milliards d'euros –selon l'AFP– dans le cadre du plan Tourisme 2011-2016.
Pour la vice-ministre russe du Tourisme et du sport, Nadejda Nazina, citée par l'AFP, le défi est triple: il s'agit de «développer les infrastructures, former des spécialistes de haut niveau et mener une vaste campagne publicitaire» afin d'attirer jusqu'à «40 millions de touristes d'ici cinq ans». Soit «seize fois plus qu'aujourd'hui», remarque l'AFP.
Un objectif de taille qui laisse perplexe Maïa Lomidze, directrice de l'Association russe des opérateurs touristiques. «Cela relève de la science-fiction!», a-t-elle déclaré à l'AFP. Plusieurs obstacles s'élèvent en effet contre le projet du gouvernement russe. D'abord, loger dans la capitale est très cher, ce qui fait fuir les «routards». Selon une étude citée par l'agence, le «coût moyen d'une chambre [d'hôtel] à Moscou serait d'environ 402 dollars». Ensuite, le plan du métro et autres indications précieuses sont exclusivement en cyrillique, ce qui a le don de décourager les non russophones. Et pour finir, les formalités administratives sont pour le moins fastidieuses: le visa coûte cher, l'itinéraire doit être indiqué si le séjour excède 15 jours et à chaque ville visitée, le touriste doit s'enregistrer auprès de la police locale. Pour ceux qui souhaitent partir en vacances simplement et sans paperasse, c'est raté.
Cependant, la presse russe –officielle– reste positive. Ainsi, Ria Novosti explique que, si le tourisme est reparti à la hausse cette année, c'est entre autres «grâce aux efforts du gouvernement de la ville de Moscou». Dans le même article, Ria Novosti note que la Russie connaît un regain d'intérêt dans certains pays. Ainsi «les touristes japonais ont augmenté de 26%, les Israéliens de 17,6% et les Chinois sont 12,6% plus nombreux».
Les opérateurs touristiques veulent eux aussi garder espoir. Malgré leur doutes, ils soutiennent, selon l'AFP, les objectifs de l'Etat. «Si le plan gouvernemental se réalise, les opérateurs touristiques seront ravis», conclut Maïa Lomidze.
--------------------- Photo: Bogolubovo, lieu touristique de l'anneau d'or / Anaïs Llobet
SOURCE: www.salte.fr
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