Notamment que ça allait donner un nouveau pouvoir aux dingues, vu que des tarés géographiquement éparpillés allaient pouvoir se retrouver en ligne. Également que cela pourrait nuire à la culture de la démocratie en encourageant des gens étroits d’esprit à s’enfoncer encore davantage dans leurs trous. Wright énonçait ces inquiétudes dans un article qui est un véritable modèle de prescience et une délicieuse capsule témoin (je cite: «Les gens qui “postent” sur les différents panneaux d’affichage du Net —ses “newsgroups”— savent que ce qu’ils écrivent peut être vu de n’importe quel bout de territoire habité de la planète»).
Dix-huit ans plus tard, notre jargon a évolué mais les inquiétudes sont toujours à peu près les mêmes. La première préoccupation de Wright, angoissé à l’idée que des terroristes et des fanatiques puissent gagner en puissance grâce à la technologie numérique, s’est clairement confirmée.
Nous et nos petits intérêts
La seconde, sur le fait qu’Internet génère des garennes mentales, reste un sujet ouvert. Dans son nouvel ouvrage, The Filter Bubble, Eli Pariser, ancien directeur du groupe activiste libéral Moveon.org, annonce l’avènement d’une contre-utopie de l’information. Grâce aux progrès de la personnalisation, nous recevons tous de plus en plus de ce qui nous plaît et qui concorde avec nos idées, et de moins en moins de contenu qui mette en doute nos convictions. Pour Pariser, ces outils sapent le discours civique. «Cette bulle de filtrage nous pousse dans la direction opposée, écrit-il. Elle crée l’impression que notre petit intérêt personnel est la seule chose qui existe.» Retrouvez cet article sur slate.fr
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