
Les européens qui ont reçu une douche de cendres volcaniques ne verront peut-être pas les choses du même œil, mais les chercheurs classent l’Islande comme le pays ayant la meilleure performance environnementale.
L’Islande est le pays le plus propre du monde. C’est peut-être  difficile à croire, alors que les nuages de cendres volcaniques ont  paralysé les aéroports de la plus grande partie de l’Europe du Nord,  mais selon les chercheurs des universités de Yale et de Columbia, cette  île nordique termine en première place des 163 pays classés dans son  Indice de performance environnementale.   
Les chercheurs ont classé les pays en fonction de 25 indicateurs, y  compris la qualité de l'eau et de l'air, les émissions de gaz à effet de  serre et l'impact de l'environnement sur la santé de la population. Un  score de 100 est excellent. Sierra Leone arrive en dernier sur la liste,  avec un score de 32. Les États-Unis sont dans le peloton avec un score  de 63,5. L’Islande est en tête avec un score de 93,5 grâce à son eau  propre et abondante, ses nombreuses réserves naturelles, son excellent  système de soins médicaux et une grande quantité d’énergie géothermique  extrêmement peu polluante. 
Eyjafjallajokull va-t-il gâcher les choses pour l’Islande lors du  prochain classement en 2012 ? La réponse est non. « Nous ne tenons pas  compte des catastrophes naturelles » déclare Daniel Esty, professeur de  droit environnemental à Yale, qui dirige l’EPI et auteur de l’ouvrage  acclamé Green to Gold. L’indice est pondéré selon des mesures qui  surveillent la performance du gouvernement par rapport aux objectifs de  politique environnementale, comme l’accès à des installations sanitaires  et de l’eau propre, la protection des habitats et les émissions  industrielles. C’est la quantité de dioxyde de soufre dégagée par la  consommation de carburant qui compte, et pas celle que dégagent les  volcans.
Un pays peut terminer en tête du classement EPI pour deux raisons.  Tout d’abord, un pays peut avoir la chance de posséder de l’eau propre,  une biologie diversifiée et ne pas avoir gâché ces richesses par une  industrialisation incontrôlée. C’est pour cela que Cuba, la Colombie et  Costa Rica sont si bien classés. 
Ou bien un pays peut s’être industrialisé et avoir pollué son  environnement, mais s’être suffisamment enrichi pour commencer à faire  du nettoyage. C’est le cas des pays européens qui occupent plus de la  moitié des 30 meilleures places.
« Plus on s’enrichit, plus on devient pollué, dans une certaine  mesure. Ensuite, on commence à devenir plus propre » déclare Christine  Kim, Directrice de recherche de l’EPI à Yale.   
Les États-Unis est encore en train de s’améliorer, déclare Esty. « Il  y a quarante ans, les États-Unis auraient obtenu de mauvais scores »  comme la Chine (placée 121ème) et l’Inde (placée 123ème). L’Amérique a  mûri et a fait beaucoup de progrès pour nettoyer ses lacs, fleuves et  rivières. Et pratiquement toute la population a accès à de l’eau potable  propre. La qualité de l’air s’est beaucoup améliorée dans des lieux  comme Los Angeles. De plus, « aucun pays ne fait mieux que les  États-Unis en matière de gestion des forêts » déclare Esty. Et malgré le  fléau de l’hylésine noir du pin qui ravage des millions d’hectares de  forêts dans l’Ouest « les États-Unis se reboisent rapidement ». 
Tout cela est très bien, mais pourquoi les États-Unis sont-ils aussi  mal classés par rapport aux pays d’Europe ? « Les gens aux États-Unis  sont choqués de voir que leur pays est si mal classé. Mais les Européens  sont choqués que les États-Unis soient aussi bien classés » déclare  Esty.  
L’origine de cette différence de perception provient des émissions  de gaz à effet de serre, un domaine où les États-Unis obtiennent un  score très faible à cause de notre dépendance sur le charbon pour 50 %  de notre électricité et notre dépendance sur les voitures pour traverser  nos immenses distances. Les autres pays entièrement industrialisés  comme le Japon (20e place), l’Allemagne (17e place) et le Royaume-Uni  (14e place) obtiennent de bien meilleurs résultats. La meilleure manière  pour les États-Unis d’améliorer leur score : faire de gros efforts pour  produire de l’énergie nucléaire et à partir du gaz naturel.  
Mais pourrions-nous réussir à faire mieux que Cuba, classé neuvième ?  Et bien il faut dire que le secteur industriel très restreint de Cuba  limite la pollution, alors que les soins de santé très assistés  contribuent à limiter les maladies liées à l’environnement. En tout cas  c’est ce que nous disent les données. 
« Certaines données provenant de Cuba sont inventées » déclare Esty.  L’exactitude des données fournies par la Chine est également mise en  doute. Les États-Unis, en revanche, ont des données d’excellente qualité  car « nous [aux États-Unis] pouvons faire publier les mauvaises  nouvelles ». Malgré les doutes qui planent sur les données de Cuba, «  nous n’appliquons pas notre jugement aux données pour déclasser certains  pays ».
Un autre cas hors normes est la Belgique, très loin derrière ses  voisins la France, les Pays-Bas et l’Allemagne ou même le reste de  l'Europe occidentale. La Belgique est en 88e place, en compagnie de  l’Ukraine et bien loin derrière tous les autres pays d’Europe. Les  données sur la Belgique révèlent « une sous-performance systématique  indéniable » déclare Esty. Moins d'énergie nucléaire, une qualité d'eau  moins bonne et moins de protection des espaces naturels.  
Esty signale qu’il est plus utile pour les décideurs de comparer les  résultats d’un pays avec ceux de son groupe de pairs. Les pays  désertiques auront du mal à obtenir de bons scores dans l’indice car ils  manquent presque totalement de moyens pour produire de  l’hydro-électricité (qui ne dégage pas d’émissions) et leur diversité  écologique est limitée. Mais dans l’étude de 2010, pour la première fois  les chercheurs ont décidé de compter le dessalement de l’eau de mer  comme source d'eau renouvelable. Cette décision aide les pays  producteurs de pétrole, qui ont les moyens de construire des usines de  dessalement. 
Ironie du sort, les pays riches en pétrole et en gaz comme l'Arabie  saoudite (99e) et le Qatar (122e) ne se voient pas déduire de points  pour l'impact environnemental de leurs exportations d'hydrocarbures. 
Esty déclare que parmi les 75 pays ayant envoyé des commentaires à  ses chercheurs à propos de leur classement EPI, aucun n’a été plus outré  que la Corée du Sud. En 94e place, entre le Gabon et le Nicaragua, les  Coréens du Sud considèrent cette étude comme une insulte indigne de leur  statut de pays du monde développé. L’ambassadeur de Corée du Sud a même  déposé une protestation. Un bureaucrate a même appelé la grand-mère de  Christine Kim, la directrice de recherche, en Corée du Sud, pour se  plaindre. L’auto-évaluation excessivement optimiste des Coréens du Sud à  propos de leur environnement est peut-être liée à la performance encore  pire des pays voisins, la Chine et la Corée du Nord (147e place). Esty  affirme que les données concernant les faibles niveaux de biodiversité  et la pollution atmosphérique ne font aucun doute. 
Un bastion d’espoir et d’ironie : le lieu le plus diversifié au plan  biologique sur la péninsule coréenne est la zone démilitarisée, affirme  Esty. Même si certains chevreuils n’ont que trois pattes, à cause de  l’omniprésence des mines anti-personnel.
Christopher Helman
SOURCE: http://fr.voyage.yahoo.com 
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