En 2011, l’orthographe n’est visiblement pas une priorité. Entre les « MDR », « kikoo », « lâche t coms » et autres franglais, les oreilles des amoureux des arts et des lettres bourdonnent parfois. Mais les erreurs ne viennent pas toujours de là où on les attend…
« Pas le tps pour me relire dsl »
Notre société est trop pressée : c’est en substance ce qu’explique Jean-Louis Servan-Schreiber dans son livre Trop vite !, paru chez Albin Michel où il décrypte les effets secondaires d’une rapidité érigée en principe fondamental.
Elizabeth, correctrice et secrétaire de rédaction pour plusieurs titres de presse, le confirme : « Je reçois des articles écrits par des auteurs qui ont des dizaines d’ouvrages à leur actif, jonchés de fautes qui me sautent aux yeux. Mais ils me répondent tout le temps : désolé, je n’avais pas le temps de me relire… Une belle preuve d’irrespect pour le destinataire. »
Même l’écriture est soumise aux lois de la productivité ! Quand on pense qu’Emile Zola mit vingt-deux ans à écrire sa fresque sur les Rougon-Macquart, on comprend peut-être mieux pourquoi certains critiques se plaignent d’une actuelle « littérature tirée vers le bas ».
« P*****, maman ! »
L’un des premiers mots d’Eloi, 4 ans ? Sa mère, Mélanie, en a honte : il s’agit d’un gros mot signifiant « péripatéticienne ». « Je le dis tout le temps, de bon matin, en faisant tomber quelque chose, si mon thé est trop chaud… La maîtresse m’a dit en souriant jaune qu’il serait préférable que je le remplace par »purée » ».
Si les élèves sont nombreux à torturer l’orthographe, plus surprenant, leurs parents s’y mettent aussi. Mylène, enseignante en classe de CM1, le note : « On trouve parfois plus de perles… chez les parents ! » Des perles que Patrice Romain a compilées dans son livre Mots d’excuses : les parents écrivent aux enseignants.
« Malgré que tu dis le fils à »
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